Le merveilleux scientifique avec Fleur Hopkins-Loféron
Saison
4
Épisode
#181
Durée
45 min
Le podcast
L'art des savants fous
Découvrez avec nous le merveilleux scientifique ! Ce courant littéraire, ancêtre de la science-fiction, qui s’est développé vers la fin du XIXe siècle, se nourrissait des fantasmes et des rêves de grandes découvertes scientifiques à venir.
Entre sophisme, utopisme, folies des grandeurs et inspirations visionnaires, que peut-on retenir de ce mouvement plus d'un siècle plus tard ? Quels étaient ses grands thèmes, ses influences, son contexte socio-politique ? Comment a-t-il infusé durablement dans les arts ? Pourquoi la figure du savant fou était-elle aussi omniprésente ? Qui est Maurice Renard, celui qui a écrit le “Manifeste de 1909” ? Où situer Jules Verne ? Vous saurez répondre à toutes ces questions en écoutant cet épisode !
L’essai
Voir l’invisible de Fleur Hopkins-Loféron
À la fin du XIXe siècle, la découverte des rayons X ou du radium, mais aussi les spéculations autour de la photographie de la pensée ou de la vie sur Mars agitent l’opinion. C’est dans ce contexte qu’une école littéraire singulière voit le jour en France : le mouvement merveilleux-scientifique.
Maurice Renard, son chef de file, Guy de Téramond, Octave Béliard ou encore Jean de La Hire imaginent des récits aux couvertures vibrantes, dans lesquels leurs héros sont télépathes, miniaturisés ou simplement d’ambitieux savants.
Certains se voient soudainement capables de traverser la matière, de voir dans l’obscurité ou de vivre sous l’eau, tandis que d’autres assistent à une scène venue du passé, photographient les auras ou bien voyagent par la force psychique.
Pour ces auteurs, il s’agit non pas de prophétiser l’avenir lointain, mais plutôt de donner à lire le présent autrement et ces fameuses “menaces imminentes du possible”.
Redécouvrir aujourd’hui cette Atlantide littéraire, diffuse dans la culture populaire de son temps, c’est explorer un angle mort de histoire de la science-fiction française.
L’invitée
Fleur Hopkins-Loféron
Fleur Hopkins-Loféron est née en 1990, entourée de chats et de livres. Rien ne la prédestinait à s’intéresser à la littérature d’imagination scientifique, puisqu’enfant elle dévorait plutôt des romans fantastiques et d’horreur.
C’est en débutant sa thèse de doctorat, en 2014, qu’elle est tombée par hasard (ou plutôt par sérendipité) sur le site de Jean-Luc Boutel Sur l’autre face du monde et a découvert le terme poétique de “merveilleux-scientifique” et tout son cortège d’auteurs relégués aux oubliettes littéraires. Le coup de foudre a été immédiat !
Elle a consacré une exposition à la BnF, ainsi que sa thèse, à la reconstitution d’une histoire visuelle du mouvement merveilleux-scientifique. Pour exhumer cette école occultée, elle est partie sur les traces d’érudits tels que Serge Lehman, Guy Costes, Joseph Altairac et Natacha Vas-Deyres.
Actuellement postdoctorante au CNRS, Fleur Hopkins-Loféron continue d’explorer l’imaginaire scientifique et les points de contact entre sciences et surnaturel, en s’intéressant à présent à la diffusion du fakirisme dans les arts du spectacle.